Category: Mercado

¡Secunda Casablanca, y tercera ‘Ciudad Blanca’!

12/13.05.2016

Donc on s’apprête à survoler l’Atlantique avec Royal Air Maroc… avec déjà un petit couac à peine assis dans l’avion: alors qu’on y était déjà entré en retard, voilà qu’on nous invite à le quitter pour cause de problème technique (avant le décollage quand-même hein!)… Changement d’avion compris, on aura perdu au moins deux bonnes heures, sur un vol de 9! Mais bon, alors qu’on volait de nuit, ce fut un plaisir de voir le lever de soleil depuis les hauteurs, et d’admirer, d’abord le désert et les côtes atlantiques, puis l’agglomération de Casablanca, dominée par l’immense minaret de la mosquée Hassan II (ou par le minaret de l’immense Mosquée…, c’est selon), la seconde plus grande au monde après celle de La Mecque! Bref, retour sur terre, au propre comme au figuré: files et attentes interminables à l’aéroport de Casablanca, contrôles en tous genre et personnel réduit… notre retard brésilien va donc s’allonger, pour finalement nous retrouver libres de toutes contraintes avec plus de 4 heures de retard sur l’horaire normal, après qu’Agata, quelque peu ‘suspecte’ pour les autorités locales (que fait donc Polonaise sur un vol São Paulo-Bruxelles via Casa?), se retrouve dans une file pour contrôle spécial, avec quelques Camerounais et autres citoyens d’Afrique subsaharienne débarquant du même vol que nous… Quand on me demande pourquoi je poireaute à côté et qu’on voit mon passeport belge, le franc tombe, et ne trouvant plus de raison de la contrôler, les autorités lui permettent de s’en aller. Bref, nous qui n’avions déjà qu’un journée pour nous rendre en ville (1h de train), visiter un peu et puis revenir, on a vite compris qu’on allait devoir se contenter d’une demie. On reviendra au soir loger à l’hôtel, aux frais de Royal Air Maroc, vu qu’on fait un vol transatlantique avec escale, ils nous doivent au-moins bien ça! 😉

Alors, ce qui est un peu rigolo, c’est que c’est notre seconde ville dénommée Casablanca (maison blanche en Espagnol), après celle du Chili (qui est une toute petite ville, par contre), et que ça fait, au passage, notre troisième ville ‘Blanche’, après les deux ‘Ciudades Blancas’ que sont Arequipa au Pérou, et Sucré en Bolivie! Si le nom de Casablanca fait plutôt référence à un édifice historique de couleur blanche qu’à la ville en elle-même, force nous est de constater que de nombreuses ruelles du vieux centre, tout comme certaines avenues majestueuses sont entièrement blanches elles-aussi (ce qui en soi, ne doit pas être exceptionnel au Maroc!). Bref, trêve de bavardages, on a donc parcouru le centre, vu l’océan Atlantique, la Grande Mosquée Hassan II, etc… pour constater que dans notre voyage, cette ‘escale’, un peu inattendue au moment ou on a réservé le vol, était relativement déroutante. Je m’explique: on savait que la Maroc est très vivant, les gens sont dans les rues, il y a les marchés, les touristes, etc.. Un peu comme l’Amérique du Sud en fait… mais, tellement différemment. On s’était habitué à passer d’un pays à l’autre, à se familiariser aux différences culturelles et de mentalité entre des pays ‘latinos’, avec une certaines facilité. Et ici, nous pouvions nous exprimer en français dans un pays qui nous était à priori moins inconnu ‘vu de l’extérieur’, avant d’y mettre la première fois les pieds! Mais c’était carrément autre-chose, avec des repères, des attitudes et habitudes totalement différents. Ce qui fait que c’était vraiment court pur profiter. C’est un monde différent, et nous étions dans la ville la plus ‘occidentale’, la capitale économique, une des plus grandes ville du Maghreb, formant une agglomération de plus de 4 millions d’habitants!

Donc avec plaisir, une autre fois, lorsqu’on ne sera pas entrain de courir entre 2 interminables files dans des aéroports, ça nous ferait plaisir de passer un peu de temps à visiter et découvrir le Maroc et ses voisins, car on a vraiment eu un goût de trop peu! Salamalikum les gars! 😉

 

Potosi, al pie de “la montaña que come hombres”…

04>08.02.2016

Je terminais donc mon précédent sujet sur le ton de l’impatience…. qui se vit rapidement “prolongée” au même rythme que notre inamovible “bloqueo routier”…. Nous avions eu des infos comme quoi les manifestants libéraient toutes les routes de Bolivie, à l’aube des très populaires fêtes de carnaval qui se tiennent dans tout le pays, et en particulier dans la ville d’Oruro, dont les cortèges et défilés rassemblent des foules massives venues de tout le pays. Et bien, il n’en fut rien, ou peu. Bien que pas mal de routes furent effectivement rendues à la circulation, la pression du Carnaval ne fut pas assez forte que pour celle qui nous concernait soient circulables: Sucre-Potosi, ainsi que Sucre-Oruro (entre-autres), sont restées sous l’emprise peu conciliante des manifestants-bloqueurs… Bref, il fallait encore faire avec, et comme nous étions enfin décidés à bouger, surmontés de nos “mochilas” (sac à dos), déjà au terminal de bus lorsque l’on apprit la nouvelle…. nous avons continué sur notre lancée en faisant avec les moyens du bord: au moins cher bien sûr, pour éviter les abus ô combien mercantiles des profiteurs qui raffolent de ce genre de situation pour multiplier leurs prix de manière honteusement démesurée face au désarroi de (pauvres) gens pris entre le marteau et l’enclume, otages de “manifestants immobiles” qui se dorent la pilule au soleil ou à l’ombre de leur camion (sauvagement) stationné… Donc on a pris le taxi le plus cheap (une vieille Toyot’, pour ne pas changer, avec une direction bricolée pour transformer une conduite à droite “à l’Anglaise” en conduite à gauche version “minimale”… le tableau de bord – non fonctionnel – et tout ce qui va avec étant restés… à droite…. ce qui est assez encombrant si on a ma taille et qu’on veut glisser son sac entre ses jambes…). Ce taxi, qui prenait au passage d’autres personnes (donc ce n’est pas tout à fait un taxi, mais un système plus économique), nous dépose donc au blocage routier, que l’on traverse à pied, pour reprendre un bus par la suite, vers Potosi. Une bonne heure sous le soleil, sac au dos, entre les camions (un petit air de déjà vu… hum hum…). On recroise des camions belges, du fin fond des Flandres, pour ne pas changer, dont un avec encore une de “nos” si chères plaques à caractères rouges sur fond blanc, “ oubliée” sur le pare-choc avant! Pas de bol, à l’approche de Potosi, après quelques heures de route, le bus qu’on a pris après le blocage se voit contraint de s’arrêter face à un…. blocage! Ben oui, si on bloque une sortie/entrée de ville…. y’a pas de raison de ne pas faire la même chose à l’autre bout de la route, à l’entrée/sortie de la ville suivante…. Rebelote, on traverse à pied (mais beaucoup plus court cette fois), et on prend un ultime (et court) bus qui nous dépose finalement à Potosi!

 

On a donc enfin l’occasion de découvrir cette ville, cette “Ciudad imperial”, qui s’érigea sous la domination coloniale de la couronne espagnole. Du haut de ses 4.070 m d’altitude, cette ville de 165.000 habitants est une des plus hautes du monde. Elle eut ses heures de gloire ainsi qu’une importance économique considérable grace à ses ressources naturelles. La montagne qui la domine, culminant à 4.824m, contient les plus importants gisements de minerai d’argent au monde, ainsi que des gisements d’étain, de plomb et de zinc. D’où son nom, “Cerro Rico”, qui signifie “la colline riche”. Tout comme Sucre, Potosi s’est construite sur base de cette richesse (qui par ailleurs influenca l’économie européenne via l’Espagne qui récupérait l’ensemble des royalties). On y trouve donc nombre d’édifices remarquables, qui forment, montagne du Cerro Rico incluse, un ensemble classé au patrimoine mondial par l’UNESCO. Malheureusement, celui-ci est aujourd’hui menacé, la montagne étant en état d’instabilité (et d’effondrement partiel), compte-tenu des nombreuses galeries de mines qui la percent de part en part tel un gigantesque gruyère!

Potosi nous est apparue très tranquille, très agréable, très sympathique, avec beaucoup de caractère, ce Cerro Rico dominant continuellement en arrière-plan, avec ses jolies couleurs rouge-brun. Un véritable coup de coeur pour la partie bolivienne de notre voyage! On ne sentait pas du tout ces rudes difficultés sociales, souvent porteuses de mouvement de tensions, liés au manque de travail et au peu de possibilités dans la région… Seules les mines en déclin font tourner l’économie locale, et le gouvernement ne fait rien pour amorcer quelque-chose de nouveau….

 

Je ne peux décidément pas  m’en empêcher… encore des photos de “Mercados” (2 différents ici), bien colorés et bien sympas. Rassurez-vous: si je mets encore beaucoup de photos, j’arrive grosso-modo à diminuer le commentaire (mais juste pour les sujets “mercados” hein)! 😉

 

Minas del Cerro Rico

06.02.2016

On a fait une visite guidée des mines du Cerro Rico (par des Ex-mineros). On a appris pas mal de choses sur les conditions et méthodes de travail, sur l’esprit du lieu, etc. On a vu des galeries, des travailleurs, le processus de séparation des minerais, on a senti le souffle de l’explosif, on a vu les enfants du Cerro Rico, à l’affût des touristes pour leur vendre quelques cailloux….

Il y a un côté un peu mystique dans cette montagne, de par sa stature imposante et son statut de “pourvoyeur de fonds” vis-à-vis de la ville de Potosi. Les mineurs ont d’ailleurs leur Dieu (des mineurs) du Cerro Rico: “El Tio” (l’oncle), tant le travail y est rude et dangereux. Il lui font de régulières offrandes et s’adressent à lui de manière rituelle afin d’invoquer sa protection et sa bienveillance, et qu’il fasse en sorte que le travail soit fructueux. On raconte que depuis le début de l’exploitation des minerais d’argent, étain, cuivre et zinc, 8 millions de mineurs seraient morts dans les galeries minières de cette seule montagne. Et pas seulement sous les conditions esclavagistes des colons espagnols… il y a toujours plusieurs victimes chaque semaine actuellement, tant le travail s’effectue de manière peu sécurisée et anarchique. Cela a d’ailleurs a valu un second surnom à la montagne: “la montaña que come hombres” (la montagne qui mange les hommes…). Effondrements, étouffements, silicose, inhalations chimiques, manipulaton d’explosifs, etc…. les causes de mortalité sont nombreuses et réduisent considérablement l’espérance de vie des mineurs, qui continuent à y travailler par milliers chaque jour. La montagne est percée de part en part par des centaines de galeries de mines, au point qu’elle risque de s’effondrer. Les dernier(e)s (centaines de) mètres vers le sommet sont interdites d’exploitaton, vu que celui-ci (le sommet) s’est en partie affaissé il y a plusieurs années. Cependant, les mineurs continuent à creuser, parfois toujours vers le sommet, motivés par la quête de cette légendaire veine chargée d’argent qui se trouverait quelque-part dans la montagne, à défaut de jouir d’autres perspectives professionnelles qui les mèneraient vers un travail plus acceptable, et plus sécurisant pour eux et leurs familles. Potosi est étroitement et éternellement liée au Cerro Rico, et aujourd’hui, le déclin de l’un entraine inévitablement le déclin de l’autre…. L’avenir est restreint; les mines du Cerro Rico, seule activité économique qui fait aujourd’hui exister Potosi, continuent à tourner, mais leur vrai potentiel est déjà derrière elles, et seuls les vains espoirs nostalgiques d’un retour impossible à une grandeur appartenant désormais (et depuis longtemps) au passé, nourrissent la volonté des mineurs de se laisser chaque matin engloutir par les sombres galeries “intestines” de la “Montagne qui mange les hommes”….

Ascensión del Cerro Rico

07.02.2016

Le lendemain, on est monté jusqu’au sommet. Quelques 700m de dénivelé, avec le soleil, les pierres rouges, et une vue sur la ville de plus en plus impressionnante au fur et à mesure de l’ascension. Tout au long, on a croisé des entrées de mines, des baraquements d’exploitations, avec des habitations… gardées par des chiens qui, parfois, nous signifiaient quie l’on était pas tout à fait les bienvenus sur leur territoire. Si Agata parvenait à garder son sang froid, ce ne fut pas mon cas. Moins à l’aise qu’elle avec le meilleur ami de l’homme, d’autant plus lorsqu’il fonce sur nous en meute en aboyant de toute part. Dans ce cas, mes meilleurs amis sont plutôt la fuite rapide et le contournement (très anticipatif) d’obstacle! 😉

Une fois en haut, spectacle époustouflant au rendez-vous: vues plongeantes vertigineuses sur Potosi, dignes de celles des hauteurs de la Paz, mais également sur les alentours, semi désertiques, ainsi que sur les installations minières, qui pourraient avoir un esprit un peu “lunaire” compte-tenu le cocktail installations techniques/flanc de montagne nu exploité. On a vu des tas de gravillons et des coulées de béton (allégé) au sommet. C’est après être redescendus qu’on a lu qu’il s’agissait de dispositifs de renforcement du sommet qui s’est affaissé il y quelques années. On était donc, aussi bien lors de la visite des mines que lors de la montée, un peu comme les mineurs locaux: c’est-à-dire relativement inconscients (ou non-conscisnts) du danger!

Il s’agit (probablement), du point le plus haut que nous avons atteint jusqu’à présent, Agata et moi (et c’est un sommet!); non seulement durant ce voyage, mais aussi dans l’absolu! Une incertitude demeure cependant sur l’altitude exacte: les infos trouvées sur internet renseignent deux altitudes différentes: 4.825m, et 4.782m. 43 bons mètres de différence donc, qui pourraient éventuellement s’expliquer par l’affaissement du sommet (mais ça me semble quand-même beaucoup!). Alors, dans le doute, on va s’en tenir à l’altitude renseignée là-haut, peinte sur un bout de muret et devant laquelle on a posé pour faire les malins: 4.825m, comme ça, on pourra dire qu’on a dépassé les 4.807m du Mont Blanc! 😉

 

On était à Potosi durant les fêtes de Carnaval, le vrai week-end où ont normalement lieu les moments forts! Et bien, ce fut assez calme, on comprend donc bien que tout se passe à Oruro, et que les autres lieux, autres villes, sont plus “accessoires”. Ceci dit, de ce qu’on a vu, l’ambiance était plutôt sympa et bon-enfant. Les ballons d’eau et autres fusils à pompe (à eau!) étaient au rendez-vous, comme a Sucre, mais dans une atmosphère plus sympa, plus familiale. On a même pris du plaisir à se faire asperger d’eau et de mousse par les (parfois très petits) enfants, qui raffolent forcément de s’attaquer (gentilment) à un couple de “Gringos”, d’autant plus lorsqu’ils peuvent les surprendre alors qu’ils sirotent un glace à l’eau sur un banc public au soleil de la place principale!

Sucre, una (otra) Ciudad Blanca (la de Bolivia)!

31.01>04.02.2016

Capital constitucional de Bolivia

Nous voilà donc pour quelques jours à Sucre, la “seconde” capitale de Bolivie, appelée la “Capital constitucional de Bolivia”, ou encore la “Ciudad Blanca” (la Ville Blanche). Sucre si situe à une altitude de 2.780m, et compte une peu plus de 250.000 habitants.

Alors, pour la première appellation, il faut savoir que durant la période coloniale espagnole, Sucre disposait déjà d’un statut important, comme Chef-lieu d’un territoire couvrant une partie des actuels Bolivie, Pérou, Chili, Argentine et Paraguay. La région disposait de pas mal de ressources et de richesses en raison, notamment, de l’existence d’importantes mines de minerais, dont en grande partie, du minerai d’argent, dans la proche ville de Potosi. Par la suite, lors de l’indépendance de la Bolivie, elle en devient la capitale. C’est à ce moment qu’elle prend le nom de Sucre, en l’honneur du maréchal Antonio José de Sucre, camarade d’armes du libérateur Simón Bolívar. Ce dernier, victorieux à Ayacucho pour l’indépendance de la Bolivie, de la Colombie, de l’Équateur, du Pérou et du Venezuela (vous vous rappelez, le champs de bataille que l’on a visité à Ayacucho: voir sujet Ayacucho), à quant à lui donné son nom à la Bolivie. Par la suite, en raison, notamment, du déclin économique de Potosi, c’est La Paz qui a pris le dessus et le siège du gouvernment y a été transféré. Sucre n’est donc plus que la capitale constitutionnelle de la Bolivie, et abrite le siège de la Cour Suprême.

Sa seconde appellation, “Ciudad Blanca”, nous rappelle forcément Aréquipa, au Pérou, qui a le même surnom! Sucre comprend nombre d’édifices de style, tous de ton blanc (mais dans ce cas-ci, c’est de le peinture/enduit, et non la couleur de la pierre). Ceci témoigne non-seulement de sa richesse et sa grandeur passée, mais lui confère aussi un style et une âme qui l’ont élevée au rang de ville inscrite au patrimoine de l’UNESCO.

Alors les photos valent mieux qu’un long discours… même si la grisaille fut souvent au rendez-vous, et que Sucre nous a moins marqués qu’Arequipa, on a eu de quoi lever les yeux et admirer de beaux ensembles et de belles façades presqu’à chaque coin de rue. Petits détails amusants: on a retrouvé quelques éléments présentant un petit air de “déjà vu” dans nos contrées européennes… une sorte de mini-tour Eifel au milieu du parc principal, un blason orné de l’aigle à deux têtes (type Slave, que l’on retrouvera d’ailleurs plus tard à Potosi) coiffant le sommet d’une colonne monumentale….

 

Encore une fois, j’ai particulièrement apprécié le “Mercado Central”, à l’architecture originale.

 

On a également visité le cimetière, de style moins “exhubérant” que celui de Cochabamba, mais qui constitue un “parc” de style, bien dessiné et bien équilibré.

 

On est encore monté sur un “mirador” urbain, mais pour une fois, bien que l’endroit soit très agréable, il n’est pas très haut et n’offre que quelques maigres point de vues sur la ville… alors que l’on avait l’habitude, quasi partout ailleurs, de dominer villes, quartier et édifices de manière plutôt époustouflante!

Sucre, ce fut aussi la ville de nos emm…es…. Le “bloqueo”, ou blocage routier qui nous avait posé quelques soucis pour arriver en ville ne s’est pas rapidement solutionné, et nous a forcé à rester deux jours de plus que prévu… dans l’attente, on aura pu apercevoir quelques cortèges (assez désordonnés) de Carnaval, et constater qu’à cette occasion (le Carnaval), les gens (et les jeunes en particulier), s’amusent à se lancer des ballons d’eaux et à s’asperger…. bien entendu, on a également fait un peu les frais de cette “coutume locale”. 😉

Autre couac survenu dans la Ciudad Blanca: disparition de quelques billets verts à l’intérieur même de notre chambre d’hostal, pourtant fermée à clé! Bref, on a beau prendre un max de précaution, on n’élimine pas totalement les risques…. Nous étions quand-même impatients de rejoindre Potosi!

 

La Paz

18>24.01.2016

Donc en quittant le Lac Titicaca, nous nous sommes dirigés, en bus, comme toujours, vers la capitale bolivienne. On en a entendu pas mal parler, par le biais d’autres voyageurs croisés en cours de route, en général en bien, même si quelques-uns se disaient sans avis positif ni négatif, mais juste interpellés par cette ville hors du commun. Perchée à 3.600 m d’altitude, La Paz se situe dans une cuvette en contrebas du haut plateau que nous avons parcouru depuis le lac Titicaca. Donc, 3.600m, c’est le fond de cuvette, car la banlieue haute, qui constitue en soi une autre ville de l’agglomération dénommée El Alto, se trouve à 4.150m d’altitude. La Paz est donc la capitale la plus haute du monde, et El Alto est la ville de plus de 100.000 habitants la plus haute du monde. La Paz, c’est un peu plus d’un million d’habitants, soit comparable à Bruxelles, mais si on ajoute El Alto et les autres villes, ça fait entre 1,5 et 2 millions. On est arrivés en bus par le plateau donc: assez impressionnant de découvrir en un coup cette cuvette en contrebas tapissée d’immeubles lorsque l’on vient d’un horizon relativement plane, bien qu’en altitude (quand je dis “plane”, tout est cependant relatif… c’est pas la Hollande non-plus!!!) 😉 On a donc vu La Paz depuis El Alto, cette ville “annexe” étonnante et à la mauvaise réputation d’un point de vue sécurité, mais présentant un paysage architectural hors du commun, dont je parlerai ci-dessous.

Une fois en ville, on se prend une drache/grêle du feu de Dieu dès la sortie du bus, et on s’empresse (en courant!) de trouver un hostal à la fois bien équipé et pas cher… ce qui n’existe pas vraimenrt en Bolivie… donc on ne sera pas super bien équipé. On a le wi-fi dans les communs, mais les cloisons nous séparant des chambres voisines sont hyper-minces, un peu comme les cloisons japonaises (de papier)… Rien à voir cependant avec le fait qu’il y ait de nombreux touristes Japonais et autres Asiatiques dans l’hostal, que l’on a même pas la chance d’avoir comme voisins directs… car ils sont calmes eux! Comparé aux différents Argentins qu’on s’est coltiné: bruyants, irrespectueux et je m’en-foutistes… A partir de ce moment, appuyés par des témoignages d’autres voyageurs ou de locaux, on est devenu intimement convaincu que tous les (jeunes) Argentins, sont tous comme ça… Bref, on ne les porte pas dans notre coeur… On espère cependant que notre fin de voyage dans leur pays nous fera changer d’avis!

La Paz, donc, une ville que j’ai bien appréciée. Pas si grande, mais assez bien dans la démesure par son architecture de gratte-ciels en veux-tu en voilà. Toutes ces architecture hétéroclytes qui se côtoient. Ce téléphérique urbain, qui sert de transport en commun (en cours de développement) et offre des magnifiques et multiples points de vues sur le ville, ses montagnes et les alentours. Car oui, il y a quand-même bien quelques sommets enneigés qui dominent le plateau, dont le Huayna Potosi, l’un des plus célèbres du pays, culminant à 6.088m.

 

Miradores y teleferico

On a bien profité des multiples points de vue hauts-perchés de La Paz: miradors sur buttes naturelles en pleine ville (ascension à pied), ou hauteurs du bord de la cuvette (El Alto, etc…), via les téléphériques. Super confortables, tous neufs et nickels, il y a pour le moment trois lignes, on a fait la roja (rouge), la amarilla (jaune), on ne s’est pas aventuré sur la verda (verte), qui prolonge la jaune vers des quartiers plus excentrés, et en partie basse. Il y a des projets pour 4-5 autres nouvelles lignes, dont certaines reliereont les existantes entre-elles…. bref, un vrai métro aérien, en moins cher et plus fun, et très adapté au relief de la cité. Un acte visionnaire.. d’autres villes boliviennes verront bientôt naitre leur “teleferico” également. Et puis, les vues, quel régal!

Torres de la Paz

Petite transition facile avec ce qu’on voyait d’en haut, à savoir, entre-autres, cette skyline formée par une forêt d’immeubles-tours. Et bien, vu d’en haut, l’impression d’une densité très forte ert écrasante domine, alors que vu d’en bas, l’espace public parait relativement équilibré malgré ces gabarits très hauts et très proches les uns des autres. Assez étonnant, car en-même temps, La Paz est une petite ville, et paraît comme telle malgré tous ces immeubles aux architectures variées, dont voici quelques spécimens!

Mercado de San Fransisco

Pour rester dans le sujet “architecture”, déformation professionnnelle oblige, je dois dire qu’il y a un bâtiment qui m’a marqué fortement: le marché couvert de la Plaza San Fransisco! Autant, des marchés couverts, on en a vu plein au Pérou: des grands, petits, nouveaux, anciens, type industriel, “de style”, à étages, pré -équipés de cellules-échoppes… etc… Et bien celui-ci a la particularité d’à la fois particulièrement bien s’inscrire dans son contexte urbain (frontalité avec la place, pentes du sol, connexion à une passerelle franchissant une voie rapide…), et d’offrir une spacialité, une organisation et une cheminement hors du commun: le marché est architecturé sous forme de rampes en pente sur lesquelles sont disposées des séries d’échoppes préfabriquées, regroupées par thèmes et par couleurs. Bref il n’y a (quasi) pas de plancher à plat, mais juste ces planchers obliques qui s’articulent autour d’atriums bien éclairés naturellement et structurés par ces grandes colonnes de support! Tout en haut, un balcon sur la place et ses activités. Bref, un bâtiment à la fois audacieux et réussi!

Old Dodge

Autre curiosité, que l’on retrouve également ailleurs dans le pays, ce sont ces vieux bus Dodge, au design si fun et vintage, et tous plus colorés/décorés les uns que les autres! Malheureusement on a pas (encore!) eu l’occasion d’en emprunter un!

Fiesta del Estadio Plurinacional

22.01.2016

On est tombé par hasard, en pleine ville, sur un événement/défilé célébrant une double anniversaire: le changement de système politique vers ce que les Boliviens appellent “L’Etat Plurinational”, et l’accession au pouvoir du Président actuel, Evo Morales. Alors, on sait que c’est 6 et 10 ans, mais on ne sait pas attribuer quel âge à qu(o)i, car on a eu des échos différents…. Donc en gros, il y a des gens qui sont pour qu’Evo Morales continue (SI!) et d’autres sont formellement contre (NO!). On retrouve ces inscriptions un peu partout dans le pays, bien que ce fut relativement peu exprimé lors de l’évènement (ou alors on a rien compris). On s’est plutôt contenté de regarder ces gens qui défilaient (ou attendaient leur tour pour défiler) devant le président notamment (qu’on a pas vu!), en costumes traditionnels pour la plupart, regroupés par “corporations” et par régions, parfois en musique et avec quelques pas de danse! On a aussi recroisé quelques festifs musiciens et danseuses sur les hauteurs en nous rendant à El Alto.

On en a profité pour une fois prendre quelques photos avec des gens (ce qu’on n’ose en général pas trop faire trop “frontalement”), vu qu’on avait la chance de se retrouver dans un événement public regroupant toutes ces couleurs, ces métiers, ces vêtements, ces visages, ces traditions! Je vous conseille d’attendre et regarder les photos d’Agata sur ce sujet, vu qu’elle a eu le déclenchement relativement “compulsif’” lors de cette partie de journée unique (on peut la comprendre)! 😉

>>> http://www.agawalorek.wordpress.com

 

Arquitectura del Alto

On est repassé le dernier jour à El Alto, pour voir d’un peu plus près ces fameux édifices particuliers dont je vous parlait plus haut. On en avait vu du bus en arrivant, et puis un Bolivien avec qui on a papoté lors de la fête en ville nous en a touché un mot puisqu’il y habite: il y a à El Alto un type de bâtiments que l’on ne retrouve que là (mais bon, on en a vu de semblables ailleurs quand-même), qui s’appellent “Cholete”. Rez commercial, salles communes ou de fête au premier, et logements aux autres étages, mais SURTOUT: des façades colorées et décorées “post-modernisantes”, dignes des constructions des parcs de loisir Walt Disney!!! >>> Je vous laisse apprécier par vous-mêmes!

 

>>>>>Prochaine étape, d’où je vous écris: Cochabamba, troisième ville du pays, direction Est, avant de prendre la direction du sud vers Sucre, Potosi, Salar d’Uyuni et ensuite Chili!